SHADES « WITCHCRAFT » (Inouïe Distribution)

Par défaut

En 2018 paraissait « Blue Skies », le premier album du groupe vocal de jazz Shades. Ce sextet se compose de Antoine Laudière (guitare, arrangements et direction musicale), Etienne Quezel (clarinette basse), Elora Antolin (chant), Ellinoa (chant), Marion Chrétien (chant) et Pablo Campos (chant).

Ce deuxième album intitulé « Witchcraft » (« Sorcellerie ») tire son nom d’une célèbre chanson popularisée notamment par Frank Sinatra et Ella Fitzgerald. Car l’inspiration première de Shades se situe dans le jazz des années 40 et 50, celui qui a vu fleurir les comédies musicales de Broadway. L’atout principal de cette formation réside dans l’harmonie parfaite des voix de ses quatre chanteurs et chanteuses.

Outre le titre « Witchcraft » qui figure bien sûr sur le disque, on trouve huit autres morceaux dont de grands classiques comme « Sweet Georgia Brown » ou encore le superbe « Saint James Infirmary Blues » qui a été repris par une multitude d’artistes (Louis Armstrong, Cisco Houston, Joe Cocker, Janis Joplin, Van Morrison…).

Seul titre interprété en français, « La Tendresse » (écrit par Noël Roux, composé par Hubert Giraud), une jolie chanson popularisée par Bourvil et reprise par d’autres interprètes comme Marie Laforêt, Maurane, Debout sur le Zinc, Renaud… La réinterprétation de tous ces standards de « Witchcraft » prend une coloration singulière avec l’accompagnement originale guitare classique/clarinette basse qui s’accorde très bien à l’harmonie des voix. Un jazz vocal de grande qualité qui mérite largement l’attention.

Bernard Jean

Sortie le 22 novembre 2024

Release party le 2 décembre au Zèbre de Belleville, Paris

http://www.shadeslegroupe.com

VON B.

Par défaut

C’est au lycée que Ludwig Brosch a commencé à jouer de la guitare au sein d’un groupe rock. Sa carrière de musicien professionnel a débuté en 1998 avec le groupe Radio Sofa. On l’a également vu à la guitare ou à la basse aux côtés de Da Silva, Claire Denamur, Elsa

Multi-instrumentiste, producteur, arrangeur, Von B. est le nom de son nouveau projet, réalisé avec la complicité de Thierry Minot pour la scène, ainsi que de Einat Klinger et Stéphane Herzog pour les textes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une jolie surprise…

Photo Poley Luard

Des textes inspirés, des musiques subtiles bien ciselées, une voix attachante tantôt chantée tantôt parlée, Von B. a tout les atouts pour réussir à nous séduire… En l’écoutant on pense parfois à Ben Mazué, Dominique A, avec des mots évoquant l’amour, les regrets, la violence envers les femmes (« Zombie Walk »), la disparition, les souvenirs (20 Ans, Déjà »).

Entre pop, rock et chanson, le climat général du disque est plutôt mélancolique. Von B. nous offre sa vision musicale intime peuplée de failles et de fragilité. Tout cela donne un bel album à découvrir.

Bernard Jean

https://www.facebook.com/people/Von-B/100063531428585/

RINÔCÉRÔSE « PSYCHÔANALYSIS » (Yeeess / Modulor)

Par défaut

Pionnier underground de la French Touch, le groupe électro Rinôcérôse a été fondé à Montpellier en 1994 par le duo que forment Jean-Philippe Freu et Patrice Carrié. Depuis le milieu des années 90 Rinôcérôse a publié six albums et s’est produit aux quatre coins de la planète, dans des salles et des festivals prestigieux, donnant plus de 1000 concerts.

Pour leur 7ème album « Psychôanalysis », les musiciens se sont associés à un nouveau producteur, Vincent Leibovitz (La Fine Équipe). Toujours aussi énergique et tonique, cette dernière odyssée musicale renoue avec les codes stylistiques du groupe, à savoir des programmations électroniques où le rock, la house, le funk se mêlent, et où guitares et basses sont omniprésentes.

Toute cette alchimie finement maitrisée et qui donne le meilleur d’elle-même sur scène, domaine où le duo excelle, se retrouve au long des 12 plages de « Psychôanalysis ». Deux chanteurs ayant déjà collaboré avec Rinôcérôse se retrouvent sur le disque : Jessie Chaton (Fancy, General Elektriks) et Bnann Watts (Infadels).

De plus, sur « Awake » on trouve le chanteur Benjamin Diamond (Stardust), et sur le titre « Psychôanalysis » c’est la chanteuse d’origine suédoise Izzy Lindqwister qui a été invitée. A découvrir le clip de « Teenage Hormonal Revolution » réalisé par Julien Bru, et la performance artistique du comédien et danseur Vincent Schille sur une chorégraphie de Rita Cioffi.

Bernard Jean

https://www.facebook.com/rinoceroseofficial/

MICHEL PETRUCCIANI TRIO « JAZZ CLUB MONTMARTRE CPH 1988 » (Storyville Records)

Par défaut

Le 3 juillet 1988, le pianiste Michel Petrucciani se produisait à Copenhague au Jazz Club Montmartre, l’un des plus fameux clubs de jazz du pays. Enregistré lors d’une tournée européenne et dans le cadre du Copenhagen Jazz Festival, le musicien était accompagné d’un incroyable duo éphémère constitué de Gary Peacock (contrebasse) et Roy Haynes (batterie).

Un an auparavant, Roy Haynes jouait avec Chick Corea et un an plus tard avec Pat Metheny… De son côté Gary Peacock venait de laisser le trio de Keith Jarrett (qui avait choisi de se produire en solo). Il semble évident que pour ces deux musiciens, accompagner le pianiste français valait le coup tant son talent était exceptionnel…

Avant de nous quitter le 6 janvier 1999, Michel Petrucciani a marqué, et continue toujours de marquer, le milieu du jazz, laissant une empreinte indélébile dans le monde de la musique. Que cela soit accompagné par de grands noms comme Charles Lloyd ou Aldo Romano, ou en solo comme il affectionnait tant, il a forgé un style inimitable où son imagination et sa faculté à improviser n’ont cessés d’impressionner le public et les musiciens.

Entre 1988 et 1995 il a ainsi remporté cinq récompenses aux Victoires du Jazz, largement méritées. En accord avec la succession de Michel Petrucciani, le label danois Storyville sort donc cet enregistrement inédit qui se présente sous la forme d’un double-album de 12 titres. Que l’on soit un fan de Michel ou non, on se laisse vite emporter par cette ambiance intime, à la prise de son impeccable, d’autant que le musicien semble en état de grâce…

Bernard Jean

Sortie le 15 novembre 2024

YOSHIKO SAI « MANGEKYOU » (Wewantsounds / Modulor)

Par défaut

Produit en 1975 par le musicien culte Yuji Ohno, l’album Mangekyou » de la chanteuse Yoshiko Sai est longtemps resté l’album japonais le plus convoité des années 70 par les collectionneurs, qui se l’échangeaient à prix d’or.

Ce disque est désormais disponible pour la première fois hors du Japon grâce au label Wewantsounds qui le réédite avec audio remastérisé, pochette originale ainsi qu’un livret de 4 pages comprenant de nouvelles notes de pochette. C’est avec cet enregistrement que la chanteuse Yoshiko Sai a débuté sa carrière à l’âge de 22 ans.

Artiste discrète et singulière dans le paysage musical de son pays, elle n’a réalisé que quatre albums avant de se retirer de l’industrie musicale en 1979, renforçant encore plus le mystère qui l’entoure. Elle est finalement sortie de sa retraite dans les années 2000 pour enregistrer de nouveau, grâce à la persévérance d’un de ses plus grands fans, le guitariste Jojo Hiroshige du groupe noise Hijokaidan.

Elle a écrit et composé l’intégralité des titres de « Mangekyou » (« Kaléidoscope »), laissant le producteur Yuji Ohno, arrangeur culte de l’époque, s’occuper des arrangements. Le résultat est de toute beauté, et le producteur (également aux claviers) a su merveilleusement bien mettre en valeur la jolie voix cristalline de Yoshiko, avec ses somptueux arrangements .

Bernard Jean

En écoute :

YACINE MALEK DOUBLE TRIO « LIVE IN PARIS » (The Orchard-Sony Music / InOuïe Distribution)

Par défaut

Arrivé de Kabylie en France à l’âge de 5 ans, Yacine Malek découvre le piano à l’école Françoise Dolto qui l’accueille et se passionne pour cet instrument qu’il ne quittera plus. Mais il n’oublie pas son pays natal qu’il retrouve chaque été auprès de ses grands-parents dans les montagnes de Kabylie, où son grand-père berger lui apprend l’importance cruciale de la nature.

A 16 ans il décide de vivre de la musique et poursuivra son apprentissage quelques années plus tard auprès de Michel Petrucciani, rencontré lors d’un concert solo. Il poursuit sa formation au CIMM (Centre International de Musique et Multimédia) et ne cesse alors d’accumuler les récompenses, Premier Prix de l’Espérance, Trophée du Sunside…

Pianiste de jazz hors norme, Yacine Malek est tout autant passionné de musiques du monde comme l’une de ses grandes influences, l’artiste canadienne Loreena McKennitt. Son nouvel album « Live in Paris » est une preuve éclatante de sa virtuosité. Les 6 titres présents sur le disque sont extraits de deux concerts distincts, l’un à Paris en 2021 avec Linley Marthe (basse) et Karim Ziad (batterie), l’autre aussi à Paris avec Linley Marthe mais accompagné de Jean-François Ludovicus à la batterie.

Yacine Malek nous offre à travers cet enregistrement live une vision large de son univers musical foisonnant, bercé par les traditions kabyles et par les influences occidentales découvertes tout au long de son parcours. Une musique riche d’émotions et de créations.

Bernard Jean

Sortie le 15 novembre 2024

https://www.facebook.com/YacineMalekMusicAndJazz?locale=fr_FR

Concert de lancement le 12 décembre 2024 à Paris, Studio de l’Ermitage

BABA ZULA « ISTANBUL SOKAKLARI » (Glitterbeat / Modulor)

Par défaut

Groupe légendaire de la scène psychédélique turque, Baba Zula vient de publier un nouvel album intitulé « Istanbul Sokaklari » (« Les Rues d’Istanbul »). Formé en 1996, il a déjà enregistré 10 albums auparavant et a eu de nombreuses fois l’occasion de propulser sa musique hypnotique sur les scènes des festivals mondiaux les plus prestigieux.

L’utilisation d’un saz électrique, de percussions turques, d’une basse puissante, d’un chant en duo (masculin/féminin), le tout baigné d’électronique a forgé la réputation de Baba Zula et de ses expérimentations musicales poussées.

Baba Zula n’hésite pas à se lancer dans des morceaux aventureux, comme trois des titres qui atteignent 6, 8, et même 11 minutes (« Yok Haddi Yok Hesabi »). Les cinq musiciens déteignent dans un milieu musical où beaucoup de musiciens turques sont fondamentalistes et n’apprécient guère qu’un des leurs électrifie son saz, instrument fétiche populaire d’Anatolie.

Avec ce nouvel opus, Baba Zula repousse encore plus loin les frontières musicales en brassant avec talent les influences culturelles turcs, et en leur intégrant des sonorités occidentales délibérément tournées vers le futur. « Nous embrassons le passé et la tradition turque. Mais ce n’est pas suffisant. Nous vivons au XXIe siècle et nous avons le monde entier » explique Murat Ertel, le cofondateur et joueur de saz du groupe.

Bernard Jean

Sortie le 8 novembre 2024

http://www.babazula.com

ESPACE IMPAIR « VALSE EN U » (Booster Music)

Par défaut

La musique singulière du trio Espace Impair tient principalement à sa composition : une flûte traversière (jouée par Gérald Lacharrière), un violoncelle (Matthieu Buchaniek) et un piano (Frédéric Volanti). Grâce à cette union plutôt originale, Espace Impair offre une palette poétique instrumentale qui oscille entre jazz, classique, musique minimaliste, musiques du monde et pop.

En 2022 le Tremplin Jazz en Nord leur a décerné le Prix du Jury, le Tremplin Avignon Jazz leur a donné le Prix du public, et les trois musiciens sont arrivés finalistes du tremplin Jazz à Vienne. De beaux encouragements pour ce trio, dont le travail évoque l’esprit d’autres artistes inspirés comme Henri Texier, Enrico Pieranunzi ou Steve Reich.

Tous trois ont composé les 9 titres originaux de cette « Valse en U », un premier album brillant enregistré au Studio La Buissonne par Gérard de Haro, ingénieur du son réputé qui a collaboré avec Bill Carrothers, Marc Copland, Vincent Courtois, Andy Emler

Entre écriture et improvisation, Espace Impair développe une esthétique inspirée, à l’aide de mélodies à la fois simples et complexes, rythmées et dansantes qui rassemblent leurs diverses influences et les transposent pour nous proposer un voyage intemporel et hypnotique.

Bernard Jean

Sortie le 15 novembre 2024

https://www.facebook.com/people/Espace-Impair/100066700990993/

SIÂN POTTOK « DEEP WATERS » (Noalou Production / Modulor)

Par défaut

Née aux États-Unis, Siân Pottok a grandi entre la Belgique et New York, avec des origines indiennes, congolaises, belges et slovaques. Toutes ces influences culturelles ont largement imprégné son sens créatif et son travail.

Après des études de jazz à Paris, elle s’est installée à New York où elle a vécu de petits boulots tout en se produisant dans des clubs. Elle a chanté aux côtés de Richard Bona, Mike Stern, Clarence Penn… Après deux albums auto-produits en 2007 et 2011, elle part en Inde avec une ONG pour s’occuper d’enfants orphelins du SIDA où elle anime des ateliers culturels. Elle se rend ensuite en Afrique australe avec le réseau des Alliances Françaises pour mener des projets culturels auprès de femmes en difficulté et collabore aussi avec diverses organisations humanitaires.

Son désir de retrouver ses racines africaines la poussent vers un instrument, le Kamele Ngoni (famille de la harpe) qu’elle étudie auprès du maître Abou Diarra. Elle trouve enfin sa voie avec cet instrument traditionnel et enrichit sa musique avec des nappes de cuivre et des sons électroniques. Son nouvel album « Deep Waters » nous offre un panorama musical éclectique et métissé d’une grande richesse.

Avec sa belle voix, Siân (prononcer « Shan ») nous fait vibrer aux sons d’une musique éclectiques, tantôt folk, tantôt jazz, tantôt électro, toujours captivante et émouvante. La chanteuse et musicienne transcende les genres avec brio, rendant son univers inclassable mais fascinant. Épaulée par Valentin Couineau à la réalisation et le batteur-percussionniste Cyril Atef, elle a convié plusieurs artistes prestigieux sur cet enregistrement comme Mamani Keita, Nneka, Abou Diarra

Bernard Jean

Sortie le 8 novembre 2024

https://www.facebook.com/sianpottokmusic/

A découvrir live sur Arte.tv Les Concerts Volants https://www.arte.tv/fr/videos/115079-012-A/sian-pottok/

GWIZDEK « SEED » (Idol)

Par défaut

Originaire de Grenoble, le groupe pop Gwizdek se compose du chanteur Daniel Gwizdek, du batteur Vadim Bernard, du bassiste Steven Rozier et du claviériste Quentin Faverger. Après deux EP, « 4CDM » (2022) et « Uzès » (2023), Gwizdek sort son premier album « Seed ».

Gwizdek, c’est tout d’abord une voix, celle de Daniel, grave et profonde qui s’impose rapidement. Sur des textes qui portent la langue française à son meilleur niveau, les musiciens tissent une toile pop élégante et mélodique. Ce n’est pas un hasard si le groupe a été pré-sélectionné aux INOUÏS du Printemps de Bourges 2023…

Photo Claire Desfrançois

Leur album « Seed » parle de rapports humains, de sujets intimes tout autant que de nouvelles technologies (le titre « IA ») ou d’écologie. Après les clips de « Bunker » et de « IA », voici la vidéo de « Chacun de nous se perd parfois », 3ème extrait de ce disque très réussi de Gwizdek.

Bernard Jean

Sortie le 8 novembre 2024

https://www.facebook.com/DANIELGWIZDEK